Une petite histoire du tarot de Marseille
L'origine
Les premières traces de mention des jeux de cartes dans les textes légaux ne remontent pas au-delà de la fin du XIVe siècle.
Une fois apparues, entre 1350 et 1390, les citations à leur égard deviennent courantes. Les plus vieux jeux conservés dans les musées remontent entre 1400 et 1450. D’abord peintes, ces figures furent ensuite imprimées et mises en couleur avec des pochoirs. Cette technique fut utilisée jusqu’au début du XIXe siècle.
La structure des jeux de tarot
Dès l’origine, le tarot semble avoir la structure qui est encore la sienne aujourd’hui, c’est-à-dire une série de vingt-deux arcanes majeurs accompagnés de quatre séries de quatorze arcanes mineurs. La plupart des jeux dont la structure est différente de celle du tarot classique, le sont par ajout d’arcanes majeurs : les muses et les signes astrologiques, ou par soustraction de certains arcanes mineurs comme les séries des cartes numérales de 2 à 5.
La plupart du temps la structure de base et toujours lisible pour peu que l’on s’appuie sur les représentations graphiques et non sur les suites des nombres qui accompagnent les lames. Cette structure reconnaissable dès l’origine pose la question de la raison de cette stabilité hors norme.
Histoire des jeux de tarot
La première étape est constituée par des jeux peints, diversifiés dans leurs graphismes, tout en permettant l’identification des arcanes majeurs. Après un début fracassant, la production de tarots semble plus ou moins tomber en désuétude entre 1500 et 1650, dates où apparaissent les premiers tarots de Marseille.
Le tarot de Marseille est basé sur une manière de représenter chaque arcane avec des détails très précis. En 1639 apparaît le tarot de Philippe Vachier qui est le premier des tarots de type 1 dont nous ayons la trace. Ce type de tarot va être édité a minima jusqu’en 1743. En parallèle du type 1, à partir de 1709 avec le Pierre Madenié, apparaît le type 2 où l’iconographie est partiellement révisée pour donner une nouvelle forme aux dessins des arcanes. Il existe même des hybrides entre les deux types où certaines cartes relèvent du type 1 et d’autres du type 2. Certains cartiers produisaient les deux types de jeux.
À partir du type 1 sera créé le tarot dit « de Besançon » dont le graphisme de certaines lames va être modifié pour donner un nouveau standard.
Les tarots de type 2 sont ceux qui font référence aujourd’hui pour les tarots traditionnels. Ils continuent à faire l’objet de nouvelles éditions comme le célèbre tarot de Grimaud.
L'utilisation des jeux de tarot
Les jeux d’autrefois semblent avoir servi essentiellement aux divertissements. Quelques peintures anciennes représentent une diseuse de bonne aventure, mais il est probable que cette utilisation soit très annexe. Par contre, la rareté du papier a conduit à des utilisations quelquefois surprenantes. Des cartes furent utilisées comme papier à lettres, pour renforcer la couverture de livres, pour faire une carte de visite, une carte postale… La carte à jouer a servi à de multiples usages. L’un des plus étranges consiste, pour des femmes qui abandonnent leur enfant, à découper une carte en deux et à laisser une moitié avec l’enfant.
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